
Chacun possède sa propre histoire avec Guy Lafleur… et Réjean Genois nous raconte la sienne pour la première fois.
Les affaires n’allaient vraiment pas bien à l’automne 1984 et le numéro 10 était malheureux dans le style imposé par son ex-compagnon de trio et cochambreur Jacques Lemaire, ce qui se reflétait sur sa production.
« Guy n’avait pas accompagné l’équipe sur la route à Chicago afin de prendre le temps de bien réfléchir. Tout le monde le cherchait », mentionne Réjean.
Alors qu’on le pensait disparu, le téléphone sonne chez les Genois le lundi.
« C’était Guy. Il voulait taper des balles », poursuit Réjean Genois, qui a tout suivi du passage glorieux de Lafleur avec les Remparts puisqu’il est originaire d’Ancienne-Lorette.
Saviez-vous qu’ils auraient pu jouer l’un contre l’autre sur la glace ? Réjean a en effet été invité au camp d’entraînement des Bruins de Shawinigan avant d’accepter une bourse universitaire de tennis à Florida State.
« Nous avons toutefois disputé la même année le tournoi pee-wee de Québec, Guy pour Thurso et moi pour Loretteville », précise-t-il.
Les deux se rencontrent au Tennis 13 que représentait Genois en tournois et où Guy arrêtait prendre un café. Yvon Bélanger, physio du Canadien, y opérait un centre de conditionnement physique avant que ce soit la mode.
« Je pense que Guy n’avait pas dormi de la nuit en raison de la situation », se remémore le pertinent analyste de TVA Sports.
« Nous avons pris un café. Guy s’est vidé le cœur et m’a dit c’était maintenant fait », se souvient très bien Réjean Genois, 38 ans plus tard.
Dans un moment de confidence, Guy Lafleur a tout déballé.
« Il a admis que sa décision était prise et qu’il annoncerait deux jours plus tard que c’était terminé », ajoute Genois.
Le 26 novembre 1984, Guy Lafleur confirmait l’information-choc de sa première retraite à 33 ans, après 14 ans avec le Canadien.
LA FOIS QU’ANDRE AGASSI BOUDAIT

Autre anecdote de Guy Lafleur au tennis : il y a eu une rencontre ratée avec Andre Agassi.
Pour souligner ses 10 ans de participation à Montréal, Eugène Lapierre voulait une commémoration spéciale pour Agassi.
Parle, parle, jase, jase, pourquoi pas une présentation de Guy Lafleur sur le court central pour remettre son chandail numéro 10 à Agassi ?
Eugène accepte l’idée et Guy aussi, malgré une longue journée d’été au resto de Berthier, un vendredi soir en plus, parce que c’est vrai qu’il ne disait jamais non.
Vous savez quoi ? Rien n’a fonctionné en raison d’Agassi.
Monsieur boudait, parce qu’Eugène lui avait refusé plus tôt dans la semaine de jouer les matchs en après-midi. C’était sa façon de punir le tournoi.
Tant pis pour Agassi !
SON (AUTRE) SPORT ÉTAIT…
Au hockey comme dans ses opinions, Guy Lafleur allait toujours droit au but.
Oubliez le golf comme ses coéquipiers. Son sport d’été, c’était le tennis.
« Guy se réveillait la nuit pour haïr le golf », affirme le chroniqueur André Rousseau en exagérant à peine.
D’ailleurs, son entraînement l’été, c’était de suer sur un court à retourner les balles et non de s’enfermer dans un gymnase avec tous les appareils spécialisés.
Comment Guy Lafleur était-il avec une raquette ?
« Guy frappait bien. Il était coordonné dans son jeu », de mentionner Réjean Genois.
Que réussissait-il le mieux ?
« Il possédait un bon coup droit, mais ce qui le distinguait aussi était sa gentillesse en tout temps », ajoute Genois, encore président de Tennis Québec.
CONSENSUS
Un autre lien entre Guy Lafleur et le tennis est que le rédacteur de sa chronique hebdomadaire dans un grand quotidien (Le Journal de Montréal) a été Jean-Guy Fugère, ex-président de Tennis Québec, officiel certifié de la Fédération internationale et maintenant rédacteur de l’Omnium Banque Nationale.
« Quel chic type, toujours disponible et reconnaissant », commente-t-il au sujet de leurs trois ans d’expérience ensemble.
Voilà encore une fois ce que pense la population en entier de Guy Lafleur.